Pour comprendre notre proposition de réforme de la santé, prenons un simple exemple. Tout sénégalais qui détient un véhicule a l’obligation légale de lui souscrire une assurance. C’est un principe juste pour protéger les véhicules que nous considérons comme précieux. Circuler avec un véhicule sans assurance vous expose à des contraventions de police et peut même mener à votre arrestation et votre condamnation judicaire devant un tribunal. Nous admettons aussi que ce n’est pas l’Etat qui doit payer l’assurance de chaque véhicule, mais plutôt son propriétaire. Si nous acceptons et comprenons cela, nous pouvons comprendre combien il est encore plus important d’avoir une assurance santé pour chaque citoyen en suivant la même logique de responsabilité, d’obligation légale et de sanction en cas de non-respect de cette obligation parce que la vie et la santé sont plus précieuses qu’un véhicule.
Nous proposons :
1) l’obligation d’une assurance santé pour tout sénégalais,
(2) que ce n’est pas à l’Etat de payer nos soins de santé, et ne devrait le faire que pour ceux qui en sont incapables, selon des conditions spécifiques, par exemple en échange de services de compensation ou de travail utile
(3) que l’absence d’assurance peut mener à une sanction.
C’est le 1er principe de réforme du système: Tout citoyen doit payer une assurance santé. Ainsi, selon nos estimations, chacun des 18 250 000 sénégalais devra payer 3000Fcfa/mois pour son assurance santé, soit 36 000 FCFA par an. Ce qui fera un budget de 657 milliards de FCFA soit 2,39 fois le budget public annuel consacré au secteur de la santé. Ce budget d’assurance couvrira aussi bien les soins de santé que les médicaments.
Notre proposition va donc augmenter les moyens des acteurs de la santé et l’accès à tous les citoyens.
Ce manque de moyens est un problème qu’il faut résoudre t en agissant sur l’efficacité et la prévention avec des visites médicales obligatoires et systématiques pour chacun. Le financement de la santé se fera aussi bien par ce fonds d’assurance, que par les banques locales qui avec cette réforme, verront un système solvable. L’Etat va se dégager progressivement du financement de la santé à la fin de la réforme, mais restera encore le régulateur du système national d’assurance de la santé de tout sénégalais.
Le second principe est que l’Etat va confier les services de santé au secteur privé national, avec comme obligation l’accès garanti de tout sénégalais au système de santé par le biais du système d’assurance décrit plus haut et le maintien du personnel actuel de santé qualifié. Le besoin en personnel de santé qualifié augmentera encore d’année en année. Donc, les craintes d’une réduction du personnel ne sont pas justifiées. Il augmentera même de 6%/an. Cependant, le personnel non qualifié dans la santé est une charge inutile et lourde à réduire. Cette réduction est une bonne chose pour améliorer la qualité des services de santé, leur efficacité et leur efficience. Les recrutements politiques et actions de népotisme sont les grandes causes de cette situation qui doit être combattue sans complaisance. Les personnes concernées pourraient bénéficier de programmes de formation pour les recycler ailleurs s’il est impossible ou inutile de leur faire une mise à niveau pour les réintégrer comme qualifiés dans le système de santé. Ces modalités seront discutées avec les syndicats et concernés.